Jeudi poésie avec Anne Blanchot–Philippi
Pour les croqueurs de mots de ce jeudi , Lilou ( un clic ) nous laisse libres pour le choix du thème en poésie . Je vous propose donc de découvrir ce qu’en pense Anne Blanchot Philippi professeur d’anglais de mon lycée, disparue beaucoup trop tôt de l’horizon des poètes lorrains . Elle a célébré comme personne la beauté des terres de Lorraine , le rouge des coulées du pays haut .
“ Rouge dit elle la terre l’était réellement , dans le jardin partout. Enfant, nous n’imaginions pas le monde autrement que dans le contexte sidérurgique , J’ai vécu ma jeunesse au rythme omniprésent des coulées et des sirènes . La nature de ma sensibilité me portait à réagir dans le sens de l’émerveillement devant la magie des embrasements continuels, devant le contraste entre la flore délicate des sous bois et le paysage des chevalements et des hauts fourneaux. Quant à la laideur mes yeux d’enfants s’entendaient souvent à la parer. Le crassier de Belval que je voyais depuis la maison paternelle m’a toujours fait penser à un immense dinosaure couché sur l’horizon luxembourgeois .Lorsque le laitier brûlant ranimait les combustions internes et externes , je m’expliquais cela par une colère subite du monstre “
Je n’ai pas retenu aujourd’hui de poème rouge mais celui ci extrait d’ Art et Poésie la revue périodique .
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En appelant la poésie
Un jour, par pur désœuvrement ,
Pour pimenter un peu la vie,
Je ne savais pas à quel Satan
Je me vendais, troquant mon âme,
Troquant ma paix allégrement
Contre cette insatiable flamme
Qui me dévore maintenant .
Je ne savais quelles nuits blanches
M’infligerait l’esprit frappeur,
Qu’il hanterait mes beaux dimanches
Et me ferait pleureur le cœur .
A quelque jeu passé de vogue
Croyant goûter innocemment ,
Je ne savais à quelle drogue
J’allais, irréversiblement ,
Vouer ma vie , à quelles transes ,
A quels plaisirs volés aux dieux ,
A quelles suites d’impuissances,
Quelles visions brûlant les yeux …
Et cependant , si d’aventure
Quelqu’un , ce soir, m’exorcisait
De ce démon qui me torture,
Demain, je le rappellerais !
Magnifique choix, Gisèle !
Bon jeudi tout entier !
Bisous♥
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26 janvier 2017 à 0 h 28 min
Que c’est beau tout simplement. Bisous
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26 janvier 2017 à 6 h 20 min
Bonjour d’Angers …
Connais pas cet enfer rouge ; chez nous c’est plutôt les vaches rouges et blanches ♫♪♫♪♫♪♫♪
Bonne journée … Amicalement … ¢ℓαυ∂є …
“Je vois la vie en Mauges”
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26 janvier 2017 à 9 h 12 min
très joli billet….Bonne journée…bisous

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26 janvier 2017 à 9 h 46 min
Un très bon choix et une belle découverte pour moi. Merci Jazzy, c’est magnifique !
Bises et bon jeudi
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26 janvier 2017 à 10 h 17 min
Bonjour,
Un choix très riche, et une belle découverte.
Bonne journée
Bises
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26 janvier 2017 à 10 h 22 min
Il ne reste plus grand chose des l’industrie dans ta région comme partout en France. Les coulées rouges sont finies, dommage c’était une partie de votre patrimoine.
Bises
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26 janvier 2017 à 15 h 53 min
J’aime beaucoup sa façon de parler de sa Lorraine industrieuse… j’ai connu les crassiers du nord et le labeur des hauts fourneaux et je peux très bien imaginer de quoi elle parlait…
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27 janvier 2017 à 17 h 47 min
excellent choix pour ce défi Gisèle, quel beau titre le « sang du fer. »..
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27 janvier 2017 à 18 h 40 min
une découverte et un très beau poème pour dire le tourment addictif du (de la) poète(sse). J’ai beaucoup aimé aussi le texte en prose que tu as mis au début. Bises et belle fin de semaine
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27 janvier 2017 à 18 h 45 min
J’en ai beaucoup entendu parler…..Là, je la découvre vraiment à travers sa prose et ses vers.
Pourrais-tu me prêter un de tes livres , Jazzy?
Bon dimanche Jazzy.
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28 janvier 2017 à 20 h 42 min
Très beau poème qui me replonge dans mon enfance. J’ai connu cette ambiance des hauts fourneaux, j’habitais la vallée de la Fench, Knutange, Nilvange, Hayange. Mais je me souviens aussi du contraste entre la flore délicate des sous bois et le paysage des chevalements et des hauts fourneaux, lorsque pour notre voyage scolaire nous montions sur le plateau surplombant Thionville et ses environs. Nous traversions les sous bois et lorsque nous arrivions en haut, nous pique niquions , c’est une période de ma vie qui est restée gravée à jamais.
Merci à toi pour ces souvenirs.
Bisous.
Domi.
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30 janvier 2017 à 1 h 01 min