Si vous ne l’avez pas vu
Ce mercredi 8 mai Fr3 diffusait un documentaire de Jean Christophe Rozé sur les animaux dans la guerre de 39 – 45. “Tout au long des centaines d’heures d’archives visionnées pour les réaliser, j’avais souvent croisé des séquences montrant des animaux. Souvent surprenantes, tendres et émouvantes, ces scènes accessoires servaient surtout à introduire un peu de pittoresque ou de pathétique. […] Mais elles m’ont donné l’envie de faire un film dont les animaux eux-mêmes seraient au cœur » dit le réalisateur .
Si vous ne l’avez pas vu je vous conseille vivement de cliquer ici ( disponible jusqu’au 15 mai ) ou en replay sur votre téléviseur . C’est un film aux images poignantes qui montrent tous les rôles endossés par les animaux pendant la seconde guerre mondiale , du nord au sud, d’ est en ouest , sur tous les continents . Trente millions de bêtes combattirent avec les hommes , soldats à quatre pattes , ou simple réconfort, ils ont aidé les hommes .
Bêtes de guerre, bêtes de somme, animaux d’élevage, ils payèrent eux aussi un lourd tribut à cette guerre, on dénombre pas moins de 6 à 8 millions d’équidés morts pendant cette période.
Sauveteur, messager, kamikaze , sentinelle,mascotte, les chiens ont été largement utilisés tout comme les chevaux mais pas seulement, vous verrez aussi que les éléphants , les dromadaires ont été impliqués aussi dans la folie des hommes .
Jeudi croqueurs de mots
Pour cette quinzaine c’est Laura Vanel Coytte (clic) qui est à la barre du bateau des croqueurs de mots
Comme j’ai raté le coche des deux premiers rendez – vous, je vais essayer de me rattraper aujourd’hui en intégrant à ce dernier volet des réponses aux deux premiers .
Voilà ce que nous dit Laura:
_ Même si je suis (professeur) documentaliste, je ne retrouve pas qui a dit (à peu près) « Aimer quelqu’un, c’est s’intéresser à lui »
Si vous pouviez me retrouver l’auteur de cette citation et comment elle est formulée exactement. Comme il s’agit d’un atelier d’écriture, écrivez à partir de cette citation (que je crois être de François Truffaut).
_ Mon réalisateur préféré est François Truffaut, quel est le vôtre ? Si vous n’en avez pas, parlez-moi de votre film ou genre de film préféré ? Mais il s’agit de cinéma plutôt en salle qu’à la maison (même si vous revoyez le film à la télé ou en DVD), pas de téléfilm ou de séries télé.
_ Puisque ressort, l’intégralité des critiques cinéma de François Truffaut, parlez-moi de cinéma, du plaisir d’être dans une salle obscure avec d’autres. Ou de votre acteur ou actrice préféré partant toujours du principe qu’« Aimer quelqu’un(ou quelque chose), c’est s’intéresser à lui (cette chose)».
Comme plusieurs d’entre vous en recherchant l’auteur de cette citation proposée par Laura , je n’ai pas trouvé exactement la même phrase mais celle qui se rapproche le plus est celle de Jean Vanier dans le journal La Croix qui dit exactement ceci :
« Aimer est un mot galvaudé. Aimer, c’est s’intéresser vraiment à quelqu’un, lui être attentif ; c’est le respecter tel qu’il est, avec ses blessures, ses ténèbres et sa pauvreté, mais aussi avec ses potentialités, ses dons peut-être cachés ; c’est croire en lui, en ses capacités de grandir, c’est vouloir qu’il progresse ; c’est avoir pour lui une espérance folle : " Tu n’es pas foutu, tu es capable de grandir et de faire de belles choses, j’ai confiance en toi. "
En recherchant un peu dans d’autres ouvrages j’ai noté aussi une phrase de Gabriel Madinier dans son essai sur le nous .
“Aimer c’est s’intéresser à ce que l’autre est à la première personne et dans son don pour soi , c’est s’efforcer de le constituer dans son intimité , c’est le vouloir comme liberté et principe d’initiative “Gabriel Madinier essai sur le nous
“L’homme qui aime vraiment s’attache dans l’aimé à ce qui est le plus intime , à la personne même dans sa singularité”.
Je pourrais encore citer Christian Bobin pour tenter de définir ce qu’aimer signifie .
“ Aimer quelqu’un, c’est le lire. C’est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le cœur de l’autre, et en lisant le délivrer. C’est déplier son cœur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j’essaie de tout lire, même les notes en bas de page.”
En abordant le cinéma pour ce défi, il faut bien que je vous avoue que nombreux sont les réalisateurs qui m’ont fait passer de merveilleux moments dans les salles obscures . Plus j’essaye d’en isoler un moins j’y arrive. Car oui, il y a des atmosphères bien spécifiques à chacun et cette diversité me plait.
C’est pourquoi j’aurais bien dit Bertrand Tavernier avec ses inoubliables portraits de la société dans “Que la fête commence” ”Coup de torchon” “l’horloger de St Paul”” La vie et rien d’autre “ “ Le juge et l’assassin” en collaboration avec cet acteur clé dans son œuvre qu’est Philippe Noiret. Je me souviens encore de sa magistrale interprétation du juge devant un Michel Galabru non moins excellent dans son rôle d’assassin. Impossible de ne pas aimer sa vision du film historique dans “Que la fête commence” mettant en scène l’histoire vraie de la conspiration de Pontcallec et son choix toujours judicieux des acteurs comme Jean – Pierre Marielle , Jean Rochefort , Marina Vlady et bien sur Philippe Noiret .
Mais quid de Pedro Almodovar, de sa liberté de ton, de sa gestion du mouvement et de la symbolique des couleurs , de sa façon de traiter l’identité sexuelle , de mélanger le banal et le spectaculaire de la société, l’humour et l’émotion, de sa vision de la femme aussi bien dans” Femmes au bord de la crise de nerfs” “Talons aiguilles “ que dans “ Tout sur ma mère” “ Parle avec elle“ .
Mais sans oublier non plus oublier Woody Allen et ses irrésistibles comédies de mœurs avec son univers de questions existentielles obsédantes dans “Annie Hall “, “Manhattan” créant un style Allen parfaitement identifiable . Je ne peux m’empêcher d’évoquer aussi son film à sketches hilarant, un vrai délire où l’humour du réalisateur fait mouche “ Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans oser le demander”.
Impossible non plus d’écarter Hitchcock et sa gestion du suspens , j’avoue avoir souvent tremblé en regardant “Psychose” agrippant fort la main de ma moitié pour ne pas hurler. Oui , là il n’est pas question d’analyser quoi que ce soit, je vis la scène comme si c’était moi qui étais sous la douche ou attaquée par les corvidés dans “les Oiseaux”.
Je pourrais encore allonger cette liste de réalisateurs à l’envi car le cinéma j’aime, et si maintenant je fréquente beaucoup moins les salles obscures, cela n’a pas été le cas pendant des années. D’autre part, dans mon activité professionnelle, j’ai favorisé ces sorties et je dois dire qu’elles étaient fort appréciées par les personnes que j’emmenais.
Quel plaisir de sentir vibrer une salle en phase avec le film , que ce soit par les rires partagés ou le silence ponctué de quelques raclements de gorges quand l’émotion est à son comble . Quelle communion intense quand, à la fin du film, tous les spectateurs restent figés ne pouvant s’arracher aux dernières images du générique, comme hypnotisés par ce qu’ils viennent de voir. Le plus souvent il faut attendre la sortie à l’air libre pour que les langues se délient et que chacun puisse échanger ses impressions.
Il reste néanmoins que j’en profite encore avec mes petits enfants de ce grand écran et aussi pour des films où la nature est aux premières loges comme “Océans” “ Microcosmos le peuple de l’herbe” “ Le peuple migrateur” .