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abécédaire églises et cathédrale

Basilique San Zeno

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File:San Zeno-ext.JPG

Photo de  Mcarm

Pour cette dernière lettre le Z nous partons en Italie , plus exactement à Vérone.

Cette basilique de style roman se développe sur trois niveaux sa structure actuelle date de la fin du XI ème siècle .

Proche de la Via Gallica, un premier noyau composé d’une église et d’un monastère est érigé sur le lieu de la sépulture de l’évêque saint Zénon de Vérone.

À la suite du succès populaire de son culte, l’édifice primitif se trouve vite trop exigu. En décembre 806, une nouvelle basilique fut consacrée en présence du roi Pépin et de l’évêque Rathold et les reliques du saint y sont translatées le 21 mai 806.

Détruite en 963 par les Magyars, elle est reconstruite par l’empereur Ottone Ier et l’évêque Raterio selon un schéma à trois nefs, trois absides et une crypte.

File:Vérone - San Zeno - Net.jpg

Photo de Jean – Christophe Benoist

À la fin du XIe siècle, elle est l’objet d’un vaste projet d’agrandissement qui lui donne l’aspect que nous connaissons de nos jours. Le séisme de 1117 à Vérone frappe le nord de l’Italie, et cause des dommages importants au travail déjà accompli du complexe tels le cloître, le campanile et des parties du monastère. Les travaux de restauration s’effectuent rapidement après le séisme et se poursuivent jusqu’en 1138 ; la façade se pare d’un protiro de Niccolò pendant que l’abbé Gaudio restaure le cloître en 1123. Rénové en 1120, le campanile est complété en 1178.

File:Verone - San Zeno - Cloitre.jpg

Photo de Jean – Christophe Benoist

 

Entre 1217 et 1225, l’élévation de la façade et l’insertion de la rosace sont l’œuvre de maître Brioloto assisté par Adamino da San Giogio.

File:Basilica di San Zeno 2.jpg

Photo d’Andrew Dupont

En 1387, l’abbé Ottonello De’Pasti finance le remaniement de l’abside et du toit en carène.

En 1870, l’escalier monumental du Cinquecento est remplacé par les actuels escaliers latéraux et par l’accès central à la crypte. Selon la volonté de la République de Venise, le monastère cesse ses activités en 1770 et la basilique devient paroissiale en 1806.

File:Pala di San Zeno by Andrea Mantegna - San Zeno - Verona 2016 (2).jpg

photo de José Luiz Bernardes Ribeiro

En 1931, la zone presbytérale reçoit une nouvelle configuration avec une meilleure mise en valeur du retable de Mantegna.

File:RetableSanZeno.jpg

Cette œuvre peinte a été commanditée à Mantegna par l’abbé protonotaire apostolique Gregorio Correr pour le maître-autel de la basilique dont il était abbé du monastère depuis 14531.

Andrea Mantegna, qui n’avait alors que 26 ans, peignit entièrement le retable dans son atelier de Padoue, puis il fut transporté à Vérone sur les emplacements du cadre en bois (probablement construit sur les instructions de Mantegna) qui est d’origine.

Andrea Mantegna 022.jpg

Mantegna, Andrea - crucifixion - Louvre from Predella San Zeno Altarpiece Verona.jpg

Mantegna, Andrea - La Résurrection - 1457-1459.jpg

Les trois oeuvres de la prédelle

Le retable entier a été dérobé par les troupes napoléoniennes en 1797, rendu en 1815 à l’exception des trois panneaux de la prédelle, remplacés par des copies. Les originaux sont conservés au musée du Louvre (Crucifixion) et au Musée des beaux-arts de Tours (Résurrection et Jésus au jardin des oliviers).

N’hésitez pas à cliquer ici pour l’intérieur de la basilique et pour la crypte .


Chapelle St Yves de Rennes

Pour l’abécédaire des églises et cathédrales de Violette un clic sur le logo nous partons cette fois – ci en Bretagne  

File:Rennes - Office du Tourisme Saint-Yves - 20080706.jpg

L’histoire de la chapelle Saint-Yves est intimement liée au développement de l’activité hospitalière au sein de la ville de Rennes. Le 8 octobre 1358, le chanoine Eudon Le Bouteiller, prêtre du diocèse de Tréguier, pose l’acte de fondation d’une Maison-Dieu à Rennes, décidant de transformer son manoir et ses dépendances en hospice également dédié à la Vierge. Cet acte charitable s’inscrit dans un contexte de crise, celui de la guerre de Succession de Bretagne, où les sièges n’ont pas épargné la ville, particulièrement celui de 1356-1357, contribuant à répandre la misère et la maladie.

File:Jean-Jacques Monanteuil-hôpital Saint-Yves à Rennes.jpg

L’établissement étant situé sur le territoire de la paroisse Saint-Étienne, son curé, partie prenante à l’acte de fondation, en confie la gestion à deux chapelains au choix du prieur de l’abbaye Saint-Melaine ainsi qu’à deux bourgeois. S’accroissant au gré des donations et fondations, l’administration de l’institution finit par échoir à trois prévôts et un prêtre nommés par la Communauté de Ville et le Chapitre cathédral.

Rennes l'ancienne chapelle de l'hopital Saint-Yves

Photo empruntée ici

Très tôt placé sous l’invocation de saint Yves, canonisé en 1347 et par ailleurs ancien official de l’évêché trégorois, l’hôpital ne tarde pas à être reconstruit, à commencer par la chapelle, entreprise en 1494 à l’emplacement de l’ancien oratoire du manoir.

Aujourd’hui, celle-ci constitue l’unique témoignage d’un établissement hospitalier qui devait perdurer en ces lieux jusqu’à son transfert en 1858 dans l’actuel Hôtel-Dieu, rue de la Cochardière.

Les religieuses Augustines de la Miséricorde de Dieppe s’installent à l’Hôtel-Dieu Saint-Yves le 27 juin 1644. Elles assureront le service des malades jusqu’à la Révolution française avant que de revenir, en 1804 et participer au déménagement de l’Hôtel-Dieu, ne cessant leur activité qu’en 1896.

Agrandi au XVIIe siècle et  XVIII ème siècle, l’hôpital, situé au bord de la Vilaine, connaitra la destruction progressive de ses bâtiments classiques, au gré de la canalisation du fleuve et de la construction d’immeubles modernes et d’hôtels particuliers le long du quai Dugay-Trouin.

La chapelle Saint-Yves de Rennes est non seulement, comme l’ont souligné beaucoup d’auteurs, un monument unique pour la fin du xve siècle mais c’est aussi un édifice majeur pour l’histoire de l’architecture conventuelle : c’est aujourd’hui la plus ancienne chapelle hospitalière de Bretagne. Avec sa hauteur exceptionnelle (16 mètres sous le faîtage du berceau lambrissé) et son éclairage particulier (son pignon oriental est aveugle), elle se démarque des chapelles ordinaires. Le plan primitif ne semble pas cependant avoir fait difficulté au fonctionnement habituel des couvents gérés par les religieuses Augustines.

La chapelle, à la fois conventuelle et hospitalière, abritera de 1754 à 1790 le Chapitre cathédral après que Louis-Guy Guérapin de Vauréal ait jeté le 25 février 1754 l’interdit sur l’antique cathédrale Saint-Pierre, édifice gothique dangereux et suranné, la proximité du quartier canonial expliquant cette nouvelle affectation.

Transformée en quincaillerie après le déménagement de l’Hôtel-Dieu, elle est classée au titre des monuments historiques le 10 mars 1945.

La chapelle est finalement rachetée par la ville en 1981 pour être restaurée, puis réaménagée afin d’abriter l’office de tourisme de Rennes Métropole. En 1997, des vitraux créés par Gérard Lardeur sont posés.