Défi 240 des croqueurs de mots
Martine à la barre du bateau des croqueurs nous dit :
Qui ne s’est pas un jour demandé et si j’étais du sexe opposé comment réagirais-je, que ferais-je ? Certains d’entre vous même ont peut être souhaité changer de sexe "ah si j’étais un homme" comme chante si bien Diane Tell ou comme Stéphane Rousseau qui la parodie dans "moi si j’étais une femme" (vidéo ci-dessous")
Imaginez vous 24 heures dans la peau d’une personne du sexe opposé, racontez moi votre journée et votre nuit.
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Homme , femme, effet miroir ?
Cinq heures du matin, comme d’habitude ma vessie n’en peut plus et je m’extirpe de la couette . L’esprit embrumé par des rêves un peu fous , je me dirige vers les toilettes . Jusque là pas de souci, maitrisant parfaitement le trajet dans le noir , je continue ma nuit en pointillé en marchant . Arrivée à destination , une faible lumière filtrant sous la porte – fenêtre éclaire mes pieds. Je n’en crois pas mes yeux , ceux – ci sont incroyablement grands , un bon 45 de pointure. Et des poils en veux – tu en voilà sur les orteils . Nom d’un petit bonhomme , c’est du grand n’importe quoi . Je me frotte les paupières , allume la lumière et là , whaouh , quelque chose d’inhabituel a pris place dans mon pyjama . Ma petite, il est temps que tu te réveilles , file dans la salle de bains, prends une douche, débrouille toi comme tu veux , mais efface ce délire . Aussitôt pensé aussitôt fait . Eh bien non , là il faut se rendre à l’évidence , l’image que renvoie le miroir est bien celle d’un homme .
Tellement perturbée par les évènements, j’en ai oublié les exigences de ma vessie et fonce de nouveau aux toilettes . Ah ! c’est maintenant que la situation se corse, il va falloir maitriser la chose. Totale improvisation en position debout, mais bon la bête doit se dompter, il n’y a pas de raison. Première tentative, la cata , un geyser impossible à contenir . Il aurait fallu un entrainement à l’extérieur au préalable. Quand je pense que j’ai toujours envié cette pose lors des arrêts pipi des trajets vacances qui n’oblige pas à se cacher au fin fond de la broussaille ! Au bout du troisième essai, la prise en main est enfin effective et la serpillère n’est plus nécessaire .
Impossible de fermer l’œil , autant en profiter pour faire le tour du propriétaire de ce nouveau corps . Visiblement les muscles sont au rendez – vous, fermeté des biceps, des jambiers, des quadriceps , il va falloir en profiter , je suis sure que mon destrier va être ravi de pousser un peu plus loin les sorties . Petit bidon naissant quand même , les abdos laissent à désirer . Mais arrête donc de penser en femme, tu sais bien que chez un homme ce n’est pas un problème .
Incroyable , j’ai la poitrine d’un yéti , euh ! ça se rase ça ? De toute façon il faut que je passe un rasoir sur ma barbe naissante , alors autant pratiquer une tonte intégrale . Arf !encore obnubilée par le moindre poil, décidément j’ai du mal à lâcher mes anciens réflexes . Bon c’est décidé je ne fais que le visage, je ne suis pas sensée sortir dans le plus simple appareil . Là, il va falloir se méfier des rasoirs retors, au dérapage incontrôlé. le flex 3 machin chose devrait faire l’affaire. Gestes souples et perpendiculairement à l’épiderme qu’il disait, dans le sens du poil. Eh flute ! j’ai oublié de passer la mousse à raser , ça tire un maximum et je ressemble à une écrevisse . Pas si évident l’exercice mais après quelques jours d’entrainement , ce ne sera qu’une simple formalité . Mais qu’est ce que je raconte moi, quelques jours , je veux bien tester pour 24 heures cette nouvelle enveloppe mais pas plus, je risquerais peut être de m’y habituer .
La chienne s’ébroue et s’immobilise devant la porte d’entrée , il est grand temps de faire le premier pas en extérieur. Visiblement elle ne trouve rien à redire à ma nouvelle condition. Ouf ! voilà qui me rassure. Mais juste ciel ! il est presque sept heures ! faites que je ne rencontre aucun voisin , ils pourraient se méprendre sur cette présence masculine alors que ma moitié est absente . En vitesse, j’enfile une culotte. Oups ! branle bas de combat à l’intérieur , l’engin ayant de fâcheuses tendances à jouer les filles de l’air . Je me précipite sur les slips laissés par mon mari dans le dressing . Ah c’est quand même plus confortable . Pour le jean , j’ai recours au même procédé car le mien s’avère d’emblée trop petit , j’ai dû grandir en changeant de sexe . Les chaussures , évidemment pas question de prendre mes mocassins , je n’ai nullement l’ intention de recourir aux bandes pour raccourcir mes pieds , je me demande encore comment on pouvait imposer ce supplice à ces pauvres femmes . Je prends donc les boots à scratch de ma moitié .
J’ouvre la porte d’entrée , l’oreille aux aguets , un coup d’œil en haut , un autre en bas des escaliers . Personne. Je fonce , la chienne dans les bras, il vaut mieux ne pas lui laisser tout le loisir de s’éterniser sur chaque marche .
Dehors la pénombre est encore bien présente dans le parc, mais la peur que j’éprouve occasionnellement pour cette première sortie cède la place à une certaine assurance , celle que me procure ma nouvelle apparence . Sur le retour de la promenade , quelques propriétaires canins me saluent. Bien entendu je réponds d’un signe de tête mais ne m’attarde pas . Je surprends leur regards intrigués . Il est vrai que dans ce quartier tous me connaissent plus ou moins ainsi que ma chienne , ils doivent bien se demander où je suis passée.
Une fois rentrée je décide de tester mon endurance, histoire de vérifier si la testostérone amène un plus dans la condition physique . Point de jogging, je ne suis pas sure que mes chevilles ne me jouent pas les mêmes tours que d’habitude . Non, une belle escapade à vélo fera l’affaire . C’est génial, j’ai l’impression de rechercher nettement moins mon souffle, j’avance plus vite à chaque coup de pédale . Je me surprends à grimper la passerelle sans avoir besoin de me mettre en danseuse. Sur le trajet d’autres cyclistes me font un signe de connivence, comme si j’intégrais un clan jusque là interdit .
Midi, il est grand temps de manger, d’autant plus que j’ai une faim de loup après cette échappée sur la véloroute . Personne à mon arrivée, je n’aurai donc pas à expliquer ma présence dans le garage avec ce vélo. Et si j’allais au restaurant . Bonne idée ! j’ai une envie de frites, profitons-en,pas de chasse aux calories aujourd’hui . Ma conscience tu la mets en sourdine puisque je te dis que nous n’avons pas le même métabolisme, je peux en tant qu’homme me permettre quelques écarts.
Après un tour d’horizon des vêtements disponibles , mon choix se porte sur une tenue décontractée : chemise et jean avec veste ad hoc . Ma main cherche désespérément les boutons à gauche , mais où sont ils ces fichus boutons ? je n’arrive pas à fermer cette satanée chemise . Bon sang, mais c’est bien sûr ! j’ oubliais que le boutonnage est à droite pour les hommes.
Le restaurant est tout proche de mon domicile . Accueil chaleureux du restaurateur qui s’enquiert du menu choisi . Pour une fois je m’autorise même un petit apéritif . Je manque quand même de m’étouffer avec un amuse-gueule quand le patron me dit que j’ai un sosie féminin . Il vaut mieux que j’évite de ressortir la chienne en passant devant le restaurant tout à l’heure …
J’irais bien faire un petit billard en ville . Je me sens nettement plus à l’aise depuis cette transformation, jamais je n’aurais osé franchir le pas avant, trop peur de me ridiculiser devant des garçons maitrisant le sujet à fond . Sur place je trouve de suite une équipe avec laquelle engager la partie . Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que j’ai une vision plus spatiale des choses , comme si mon esprit anticipait déjà les effets à produire . Pas de doute, j’y arrive nettement mieux et je surprends même certains regards féminins très encourageants .
Le courant passe très bien avec les membres du groupe aussi me proposent – ils de terminer la journée par une partie de bowling . C’est fou quand même de se sentir ainsi portée par le clan, une sensation tout à fait nouvelle pour moi . Mais de là à pousser cet avantage pour entamer un plan drague et connaitre les sensations masculines de son aboutissement, je sens que je ne suis pas encore prête , même si certains me disent que j’ai un gros ticket avec la petite blonde de la piste 12 .
Un peu grisée par cette ambiance et les deux bières englouties pendant la partie , j’ai besoin de prendre l’air. Des les premiers pas , une drôle de sensation m’étreint, me forçant à m’assoir dans la voiture toute proche . Je plonge de suite dans une sorte de spirale qui m’engloutit, provoquant une perte de conscience instantanée . Heureusement que je n’étais pas entrain de rouler . Quand j’émerge de cet état second , j’ai récupéré mon enveloppe féminine , je flotte dans mes vêtements et mes chaussures . Je me garde bien de prendre le volant et appelle de suite un taxi .
Ai – je vraiment vécu toutes ces heures dans la peau d’un homme ou bien ai – je vraiment rêvé tout ce que je viens d’expérimenter ? Mystère ! j’en suis encore à me le demander …
Et si c’était vrai un jour… que de changements tout de même, un corps de l’autre sexe qui doit s’apprivoiser, surtout le p’tit chose, sourire… bon lundi Jazzy, bises
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12 octobre 2020 à 4 h 29 min
Bravo Gisèle. J’ai beaucoup aimé ta participation. Tu t’es vraiment mise dans la peau d’un homme, ce n’est pas facile et c’est fort réussi. Bisous
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12 octobre 2020 à 4 h 47 min
C’est très drôle. Encore une chance que ton mari n’était pas là ça aurait été… compliqué !
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12 octobre 2020 à 6 h 19 min
excellent
bises bonne journée
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12 octobre 2020 à 6 h 44 min
Bonjour Gisèle, superbe texte et pourtant un sujet qui demandait beaucoup d’imagination. Pas évidant, en effet de se retrouver dans la peau d’un homme. J’avoue que j’aurai eu du mal à traiter ce sujet. Remarque même si j’ai été un véritable garçon manqué étant gamine, je ne voudrais pas changer de sexe à présent. Car à part le fait de pouvoir « faire pipi » sur le bord des routes, je ne leur envie rien à ces « lourdingues ». 🙂 Bravo. Bises et bon lundi
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12 octobre 2020 à 7 h 15 min
Bon j’avoue je n’aurais pas aimé être un homme
Cela dit j’adore tous ceux qui m’entourent et me procurent du bonheur
Je pense à mes trois petits fils évidemment
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12 octobre 2020 à 7 h 21 min
Pas facile de se mettre dans la peau d’une personne du sexe opposé. Ton texte est une belle réussite et je me suis bien marré. Bonne journée. Bises
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12 octobre 2020 à 8 h 02 min
Bonjour d’Angers,
Faut pas rêver … né homme ou femme on restera homme ou femme
Pourquoi se torturer l’esprit ? …
Bonne journée … Amicalement … Claude
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12 octobre 2020 à 8 h 35 min
Je t’ai lu mot à mot jusqu’au bout et la façon dont tu appréhendes la possession de ce corps masculin est très drôle. N’empêche que tu as réussi, en éprouvant un bien être de cette nouvelle condition, même si tes habitudes de femmes t’ont fait vivre certaines déconvenues.
Bravo Jazzy, défi parfaitement relevé.
Bises et bon début de semaine
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12 octobre 2020 à 9 h 38 min
Oh quel fou rire en te lisant, quelle observatrice du comportement masculin… finalement, je crois que tu aimes mieux ton apparence actuelle, non?
Bises du jour
Mireille du sablon,
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12 octobre 2020 à 10 h 57 min
Wouah !!!! bravo pour ta prose !!! j’admire ! et comme dit Mireille, quel don d’observation, c’est tout à fait cela !
Bonne journée, bises,
Geneviève
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12 octobre 2020 à 11 h 37 min
Super texte, Jazzy….J’ai bien ri et je t’ai imaginé(e) dans tes moindres gestes et réflexions.La métamorphose est une réussite, même si parfois , ton esprit féminin s’est imposé! Tu es une bonne observatrice du comportement masculin, en tous cas.Heureusement que ta moitié s’était absentée!
Bisous et j’espère que tu apprécies ton retour vers la gente féminine.
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12 octobre 2020 à 12 h 14 min
Quel régal de lire ton texte !!! Bien imaginé dans la peau d’un homme ! Pas si facile, finalement…
Grand bravo !
Biz
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12 octobre 2020 à 14 h 05 min
rêve ou réalité mais tu as été particulièrement inspirée !
bisous
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12 octobre 2020 à 14 h 07 min
Les Cabardouche saluent la justesse de vos fines observations, Jazzy et constatent que chez vous aussi, la guerre des boutons est déclarée !
Bises et bonne journée.
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12 octobre 2020 à 14 h 15 min
ce texte est un régal Gisèle je me suis amusée a la lecture a t’imaginer essayant de faire tes besoins serpillère en main! et te rasant après. un cauchemar que tu as du vivre, on va s’abstenir à l’avenir de souhaiter en devenir un sait-on jamais! Bisous bonne semaine Renée
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12 octobre 2020 à 15 h 09 min
J’ ❤ !
Oui, tu as raison d’en être perturbée, Gisèle, je te l’accorde ! 😀 Comique, en + ! Oh ! La promenade avec Volga oui, j’imagine les gens croisés et leur étonnement !!! Bravo ! C’est super en tout !
Bonne poursuite de ce lundi,
Bises ❤
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12 octobre 2020 à 17 h 13 min
Une expérience intéressante qui t’a permis de prendre certaines libertés et même trouver une certaine aisance. Avec leur zizi même eux n’arrivent pas toujours à le contrôler aux toilettes. ..
Super ce défi.
Bises
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12 octobre 2020 à 22 h 24 min
Pingback: Défi 240 : Vos participations – le blog de la communauté des croqueurs de mots
Oh Gisèle j’ai bien ri te lisant . Pas facile de ce mettre dans la peau d’un homme.. Douce semaine .
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13 octobre 2020 à 10 h 06 min
C’est très bien décrit ce changement de sexe perturbateur! Bravo! C’est une drôle d’expérience tout de même! Bise
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13 octobre 2020 à 10 h 53 min
Beaucoup de réalisme et de détails audacieux. Il y’a apparemment plus d’inconvénients que d’avantages à être dans un corps d’homme. Ton texte est bien écrit et agréable à lire. Bonne soirée.
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13 octobre 2020 à 15 h 19 min
J’ai aimé la façon dont tu as mené ton texte jusqu’à une chute à laquelle je ne m’attendais pas !
Bises Jazzy
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13 octobre 2020 à 15 h 45 min
Bravo pour ce texte Jazzy. Je ne voudrais pour rien au monde changer de sexe… Mais chut… On ne sait jamais si un jour ou une nuit un changement s’operait…. Je ne sais comment je réagirais.
Bonne soirée, bises
À.
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13 octobre 2020 à 21 h 47 min
finalement il n’y a que ton physique masculin qui apparaît…tu reste toujours la même sous cette enveloppe mis à part les frittes !
bravo Jazzy j’aime bien ta doublure homme !
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17 octobre 2020 à 12 h 37 min
La vida es sueño… c’est ce que je pense. Mais en tout cas, rêve ou réalité, ta vie dans l’autre sexe m’a fait à la fois rire et réfléchir sur ma condition de femme qui fut longtemps « garçon manqué ». 🙂
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22 octobre 2020 à 7 h 29 min