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Le tableau du samedi

Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise un clic sur le logo.

Pour ce thème libre j’ai choisi “le singe peintre” de Jean – Baptiste Deshays (1729 – 1765)

Fichier:Deshays-singepeintre.jpg

J’aime ce tableau pour l’originalité du sujet , un singe au travail devant son modèle. Il se réfère à une tradition flamande reprise en France par Watteau et Chardin. Le singe réputé imiter ses confrères permet de se moquer de ces artistes sans qualité particulière reproduisant certaines habitudes d’atelier .

Les différentes écoles de peinture entrent en conflit et les critiques fusent. L’une d’entre elles est que l’on n’étudie pas assez l’académie féminine, le nu féminin, certains peintres de l’académie se basant sur des modèles masculins pour représenter l’anatomie de la femme. Il ne faut donc pas s’étonner de cette musculature puissante du modèle féminin représentée ici. On peut se demander en regardant le tableau pourquoi la toile en cours d’exécution est si peu distincte. Le peintre se moquerait il de lui – même ?

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Une photo prise au musée de Rouen lors d’une visite, qui montre une partie de  l’encadrement


Le tableau du samedi

Le tableau du samedi

Fardoise et  Lilou poursuivant le défi initié par Lady Marianne nous invitent à nous pencher sur la musique.

Là cette fois ci c’est plutôt au Centre Pompidou que je vous propose de me suivre avec Juan Gris , le peintre  qui m’a vraiment fait apprécier le mouvement cubiste :

Le Canigou

File:Le Canigou Juan Gris.jpeg

Le tableau , huile sur toile de 64,8 cm de haut pour 100,3 cm de large, donne à voir au   premier plan  une table sur laquelle se trouvent divers objets de la vie quotidienne : une guitare, un livre ouvert, une corbeille de fruits. Derrière, une fenêtre ouverte laisse entrevoir des formes géométriques blanches sur fond bleu que le spectateur peut, aidé par la légende « LE CANIGOU » écrite en haut du tableau, interpréter comme les montagnes du massif du Canigou, un massif montagneux visible depuis Céret, ville du Sud de la France dans laquelle Juan Gris avait l’habitude de séjourner pendant l’hiver.

Un coin de la table se confond avec un des sommets montagneux et la montagne déborde de la fenêtre comme pour pénétrer dans la pièce. C’est tout l’art de mêler les différentes perspectives .

Comme fil conducteur nous retrouvons la guitare dans de nombreux tableaux .

 La guitare 1913

File:La Guitare.jpg

L’ introduction du trompe l’œil (matières) ou du collage, lui permet à la fois de rendre plus lisible ses compositions en donnant des éléments au spectateur qui lui permet de lire, décrypter la composition. Le morceau de réel, permet de « qualifier » un objet, un élément « cliché », au milieu d’un rythme de lignes. Mais c’est aussi un moyen de donner plus d’homogénéité à ses compositions. Juan Gris accorde beaucoup d’importance à la recherche du « rythme propre du tableau » où tout fragment fait sens .

“Vue sur la baie” .

File:View across the Bay 1921 Juan Gris.jpg

J’aime sa façon de jouer sur l’interpénétration de la guitare avec le paysage , on a vraiment l’impression que le voilier est en train de glisser sur ses cordes . À la fenêtre l’esprit peut voyager en poésie en contemplant ce bleu décliné en plusieurs vagues .

En 1921, après avoir contracté une pleurésie, le peintre se retira à Bandol où il passa sa convalescence. Les sensations vagues, le flottement et le flou qu’il ressentit lui inspirèrent cette Vue sur la baie. Dans ce tableau, il mélange l’univers intérieur au monde extérieur sans qu’il soit vraiment possible de les distinguer.  Une façon pour lui de rappeler l’univers confiné du malade spectateur .

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Juan Gris

José Victoriano Carmalo Gonzalez Perez dit Juan Gris est un peintre d’origine espagnol, qui naquit à Madrid  le 23 mars 1887, dans une famille de commerçants aisés. Il était le treizième de quatorze enfants. Il eut une enfance confortable, malheureusement son père fit faillite et son adolescence est marquée par les difficultés financières que connaît  la famille.

Juan Gris a dix-neuf ans lorsqu’il s’installe à Paris en 1906 et rapidement, après avoir vécu dans un hôtel de Montmartre, il prend un atelier au Bateau-Lavoir. Pablo Picasso est un proche voisin. Gris est très impressionné par les œuvres cubistes de Braque et de Picasso qui deviennent rapidement ses amis .

Picasso et Braque, vont inventer alors une nouvelle manière de figurer l’espace : ils se dégagent de l’espace illusionniste, pour analyser le sujet, le déstructurer,  proposer sur la toile la juxtaposition de ses différents éléments. Leur analyse prend en compte la lumière, mais qui n’est pas une lumière « atmosphérique », mais une lumière qui permet de « sculpter le volume », en dehors de tout effet météorologique.

Dans le cubisme Juan Gris gardera  un style qui lui est propre, fondé sur la rigueur presque géométrique des compositions et sur la mise en évidence de permanences formelles dans la représentation des objets. Juan Gris sculpte, réalise des collages, illustre des poètes (Pierre Reverdy, Tristan Tzara, etc). En 1912, il participe au Salon des Indépendants avec la toile « Hommage à Picasso » ; Guillaume Apollinaire qualifie l’œuvre « d’expression du cubisme intégral ».

Juan Gris meurt d’une urémie à Boulogne-Billancourt le 11 mai 1927 à l’âge de 40 ans, laissant ainsi sa femme Josette et son fils Georges.

Salvador Dalí a dit de lui : « Juan Gris est le plus grand des peintres cubistes, plus important que Picasso parce que plus vrai.